Erwan Le Vexier

A l'origine GI Joe est le célèbre jouet pour garçons créé par la firme Hasbro en 1964.
Après un sérieux relookage, GI Joe est devenu, dans les années 80, le nom d'une équipe d'experts en lutte anti-terrosite dans une série animée (adaptée en comics) destinée à épauler le lancement d'une nouvelle gamme de jouets qui a marqué une génération de petits garçons. Aujourd'hui l'équipe des GI Joe sauve le monde sur grand écran.

Le film

Mettez dans un shaker l'action, les gadgets et les bases secrètes des films de James Bond, des combats de véhicules volants et sous-marins plus rapides que des vaisseaux de Star Wars, une équipe de héros secrets comme les X-Men, ajoutez un zeste de Transformers et agitez très fort pendant deux heures cela donnera GI Joe the rise of Cobra. A côté, les plus récents films Star Wars passent pour des spectacles de charité dans un hospice. Ca explose et ça mitraille de partout -pratiquement- en permanence. Voir le film de Stephen Sommers est une expérience éprouvante, j'avais un peu l'impression de sortir d'un Space Mountain qui aurait tourné en non stop pendant 2 heures.

Il ne faut pas caricaturer pour autant. L'histoire se tient et le titre se justifie. GI Joe the Rise of Cobra, dont la traduction française littérale est :"GI Joe le réveil du Cobra" paraît bien pâle au premier abord, prend tout son sens à la fin du film. L'organisation terroriste Cobra n'existe réellement qu'aux touts derniers instants de ce premier volet avec la prise de pouvoir du Cobra Commander et le changement d'apparence définitive de Destro. Les origines de la plupart des protagonistes tant du camp GI Joe que du camp Cobra sont détaillées dans des flashbacks et des coups de théâtre. Le décor est donc planté. La fin est ouverte et nécessite une suite directe car il reste encore beaucoup de travail aux Joes. GI Joe pourrait très bien devenir une trilogie, cela dépendra du succès de ce premier film.

Je dois avouer que je me suis rendu à cette projection comme pour celle des Transformers (également adapté d'une gamme de jouets Hasbro) avec une certaine appréhension et la même question en tête: adapter une collection de jouets en dessin animé passe encore mais de là à en faire un film avec des comédiens, c'est une autre histoire. Et comme pour Transformers j'ai été agréablement surpris.

Malgré l'omniprésence des effets spéciaux et des cascades, l'humour véhiculé par le jeu des acteurs arrive jusqu'aux spectateurs rendant les personnages attachants. Christopher Eccleston, Joseph Gordon Levitt, Byung Hun Lee, Sienna Miller, Rachel Nichols, Saïd Taghmaoui, Channing Tatum, Ray Park, Marlon Wayans et Dennis Quaid (qui interprète le Général Hawk) réalisent de belles performances face à un tel chalenge.

L'acteur français Saïd Taghmaoui, qui interprète Breaker l'expert en technologie du groupe, était présent dans la salle pour découvrir avec nous le film. L'expression radieuse visible sur son visage à la fin de la projection résumait parfaitement ce qu'il en pensait. Il n'a pas caché son enthousiasme d'avoir joué dans un film d'action. Sans compter qu'il est ravi de se retrouver en petite figurine de 10 cm. Cela le change de films comme La Haine de Mathieu Kassowitz, Les rois du déserts avec George Clooney ou Wanted avec Johnny Hallyday et Gérard Depardieu.

Les jouets

Pour son 45e anniversaire, GI Joe se voit adapté au cinéma. Comme ce fut le cas pour les jouets Transformers. C'est en 1964 que GI Joe America's Movable Fighting Man fut inventé par Hasbro. Cette "poupée" pour garçons est l'ancêtre de toutes les action figures au 1/6 de taille 12'' (30 cm).

Ce jouet révolutionna le concept du petit soldat. GI Joe fut importé dans de nombreux pays et en 1966 la société britannique Palitoy le distribua en Grande Bretagne sous le célèbre label: Action Man. Il fut également distribué en France dans les années 70 avant de laisser la place à Action Joe en 1975. Puis Action Man fit plusieurs retours en France d'abord en 1982 puis en 1994.

Durant ce temps aux USA GI Joe connut des transformations. Devant le succès phénoménal des figurines Star Wars, Hasbro changea sa stratégie au début des années 80. Le soldat articulé de 30 cm devint alors une figurine articulée de 10 cm. GI Joe n'était plus un unique héros pouvant incarner à lui tout seul des soldats et des aventuriers. GI Joe est désormais le nom de code d'une équipe de soldats d'élite ayant chacun une spécialité. Ce qui engendra la production d'une multitude de petits soldats articulés et de leurs véhicules allant d'un simple moto à un porte-avions mesurant plus de 2 m de long! Un succès qui continue toujours.

Simultanément à la sortie du film, Hasbro (n°2 mondial de l'industrie du jouet) lance une nouvelle collection qui m'avait été présentée en janvier lors du salon professionnel du jouet. Les nostalgiques des Joes des années 80 vont être ravis de revoir des véhicules comme le Night Raven qui rappelle son homologue commercialisé en 1986. Comme Hasbro est impliqué dans la production du film, il y a donc une réelle interaction entre les deux domaines. Les allusions aux jouets sont nombreuses dans le film comme la vision furtive du porte-avions USS Flagg à la fin (reconnaissable à son immatriculation 99) qui fut produit en 1985 et reste le plus gros jouet de toute la gamme. Il y a même un beau clin d'œil aux premiers GI Joe avec une réplique de Ripcord (Marlon Wayans) concernant les cheveux de Heavy Duty (Adewale Akinnuoya-Agbaje) qui "sont comme des vrais "et sa poigne de main " Kung-fu grip" qui étaient les deux arguments commerciaux des poupées mannequin GI Joe, Action Man et Action Joe des années 70.




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